Optimiser la mémoire à tout âge
Notre société occidentale valorise beaucoup les performances intellectuelles. Ainsi l’étudiant préparant ses concours, l’adulte dans son travail ou le sénior dans la hantise de la maladie d’Alzheimer sont en recherche d’un bon fonctionnement des structures neurologiques soutenant mémoire et intellect.
Optimiser sa mémoire est donc une préoccupation à tous les âges de la vie.
Nous allons voir qu’entretenir et améliorer la mémoire est possible car les neurones ont la capacité de se régénérer et de se renouveler puis nous verrons comment l’optimiser grâce à l’épigénétique et enfin comment la muscler.
Des fonctions cérébrales en perpétuelle régénération
Les neurones se renouvellent
Le corps médical a longtemps proposé que l’on naisse avec un stock de neurones défini, incapables de se renouveler. Cela justifiait une « inexorable décrépitude mentale et intellectuelle » avec la montée en âge et proposait une image peu réjouissante de la vieillesse.
Nous savons maintenant qu’il s’agit d’une fausse croyance et que les neurones ont la capacité de se renouveler tout au long de la vie.
Le Pr Lledol, Directeur du département Neurosciences à l’institut Pasteur, affirme qu’à l’âge de cinquante ans, dans l’hippocampe, structure importante pour la mémorisation des souvenirs et des émotions, tous les neurones présents à la naissance ont été remplacés par des neurones fraîchement produits à partir de cellules souches du cerveau.
Les neurones se régénèrent
Notre corps physique dispose de l’extraordinaire capacité de se régénérer
L’énergie, dont notre organisme dispose chaque jour, se répartit pour que tout fonctionne au mieux dans notre « équipe corps-mental-émotionnel ». Chacune de nos cellules reçoit de l’énergie pour effectuer son travail, l’ensemble fonctionnant dans un partenariat éclairé.
5 grands secteurs d’utilisation de l’énergie peuvent être cités :
- en premier lieu, la digestion c’est à dire la transformation des aliments ingérés en énergie
- la respiration qui permet à chaque cellule d’être alimentée en oxygène
- la locomotion ou mobilisation du corps
- le fonctionnement cérébral, gérant intellect et mémoire
- et enfin, le nettoyage et la régénération
Les priorités dans la distribution d’énergie vont se faire en fonction de chaque situation. Par exemple, si vous mangez trop souvent ou en trop grande quantité, une grande partie de l’énergie quotidienne va être dévolue au secteur digestif et les autres secteurs seront moins bien desservis. Vous avez sûrement déjà observé, qu’après un repas copieux et arrosé, vous n’avez guère envie de bouger ou de réfléchir !
Une personne, actrice de sa santé et de son énergie, prend un temps quotidiennement pour observer le corps physique, prendre conscience de certains troubles ou dysfonctionnements, qui sont des appels à modifier une ou plusieurs de nos habitudes de vie.
L’attitude est toujours la même :
- se poser et installer une respiration ventrale, ample et tranquille,
- entrer en relation consciente avec son corps, son mental et son émotionnel,
- et juste, observer, écouter, ressentir le ou les dysfonctionnements.
Alors, les bonnes décisions peuvent être prises. Certaines habitudes de vie vont être modifiées afin que l’énergie soit mieux distribuée dans le secteur qui dysfonctionne, en l’occurence le secteur cérébral.
Pour se faire, tous les autres secteurs physiologiques sont optimisés. Ils consomment moins d’énergie afin que le secteur cérébral soit priviliégié et que l’auto-régénération puisse s’opérer.
Optimiser la mémoire par l’épigénétique
Optimiser l’alimentation
Choisir des aliments performants pour l’ensemble des structures neurologiques
Il s’agit d’une alimentation qui apporte tout ce dont le cerveau a besoin mais dans les justes quantités et surtout pas trop.
Citons à titre d’exemple le célèbre régime MIND, mondialement connu en matière de protection du cerveau.
Il repose sur sept groupes d’aliments :
- tous les légumes verts
- tous les fruits et en particulier les baies rouges
- les fruits oléagineux : avocat, noix, noisettes, amandes, noix de cajou
- l’huile d’olive, l’huile de noix, l’huile de colza, l’huile de coco
- le poisson (surtout gras), les fruits de mer, la volaille et les viandes maigres
- les légumes secs : lentilles, haricots, pois chiches
- les céréales complètes autres que le blé en petite quantité.
Il limite la consommation de viande rouge, de fromage, de beurre ainsi que les fritures, les plats industriels, les sodas et les sucreries sous toutes leurs formes.
Installer une alimentation facilement transformable en énergie
Il est important de comprendre que le simple fait de digérer un repas, c’est à dire transformer les aliments en énergie, consomme de l’énergie.
Cette quantité d’énergie dévolue aux processus de transformations, d’assimilation et d’élimination est d’autant plus importante que l’on mange en trop grande quantité et/ou trop souvent.
Nous privilégions donc les repas légers, sans alcool et sans glucides à index glycémique élevé, cuisinés à la maison à partir d’aliments locaux, bio et de saison.
Cette alimentation contribue largement à un bon fonctionnement des processus de mémorisation et de plus, certains aliments consommés aux bonnes heures vont favoriser la production des neuro-médiateurs indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.
Optimiser l’activité physique
Cette activité doit être régulière, installée avec justesse en fonction de l’âge, de l’état physique et des envies. Elle se réalise dans le plaisir, sans contrainte.
Le Pr Lledol affirme qu’il y a un lien direct entre l’activité musculaire et la production de nouveaux neurones. Lorsqu’on pratique une activité physique, les muscles sollicités produisent des facteurs trophiques qui, par voie sanguine, vont agir sur le cerveau et l’inciter à produire de nouveaux neurones. De plus, l’activité physique aide à lutter contre le stress et l’ennui, tous deux défavorables à la mémoire.
Privilégier un sommeil réparateur
William Shakespeare a écrit : » Le sommeil, aliment suprême du festin de la vie. »
Contrairement à de fausses croyances, le cerveau ne se repose pas pendant le sommeil et le sommeil n’est pas du temps de perdu. Le temps de sommeil est vital, il contre-balance la période diurne d’activité.
La durée et la qualité du sommeil jouent un rôle essentiel dans la protection des neurones. C’est pendant le sommeil que se stockent les souvenirs et les nouvelles acquisitions et c’est également pendant le sommeil qu’il se débarasse de ses toxines.
Gérer au mieux mental et émotionnel
William Shakespeare a également écrit : »Là où loge le soucis, le sommeil ne s’abat jamais ».
Accueillir ses émotions et gérer le mental ainsi que le cortège quotidien de facteurs de stress est fondamental pour entretenir une pensée fluide et une mémoire performante. L’expression « ça me prend la tête » en dit long sur ce sujet.
On ne réfléchit jamais mieux que lorsqu’on est détendu. Voltaire nous a proposé une maxime de vie : « j’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé ».
Il est donc fort utile de se ménager dans la journée des périodes de recentrage pour éviter des déperditions énergétiques préjudiciables à une bonne activité cérébrale.
Terminons par quelques conseils pour muscler le cerveau et la mémoire.
La mémoire se travaille comme un muscle, il est donc possible à tout moment de la travailler et d’améliorer ses performances et l’on sait qu’une bonne hygiène de vie est fondamentale pour entretenir ses fonctions intellectuelles.
Les bons réflexes :
- check
Des études ont mis en évidence une perte des processus de mémorisation dans les 2 ans suivant la retraite chez les personnes ayant brutalement cessé toute stimulation. En conclusion, prenons un temps pour observer.
Pour stimuler son cerveau et protéger sa mémoire, on fuit la routine et on cultive sans arrêt sa soif d’apprendre.
Un bon fonctionnement cérébral et une mémoire efficiente sont corrélés à une bonne hygiène de vie. Mais ce n’est pas suffisant.
Bien au delà des conseils qui peuvent être proposés, le plus important est d’installer jour après jour une vie dans la détente.Choisir consciemment ses aliments, prendre des temps pour respirer, aller marcher, soigner son temps de repos sont utiles à la condition sine qua non de sortir de la contrainte et des « il faut que ». Alors, un dernier conseil : amusez-vous, vivez dans la simplicité, la légèreté et la joie.