LA FRINGALE, ÉLÉMENT DE DIALOGUE AVEC LE CORPS, LE MENTAL ET LES EMOTIONS
Et si la fringale pouvait vous aider à mieux comprendre les besoins de votre équipe Corps-Mental-Emotionnel ?
- Le corps qui exprime par ces pulsions des carences en micronutriments, un déséquilibre dans les apports
- Le mental qui cherche à calmer et à combler le vide intérieur responsable d’anxiété, d’angoisses et d’oppression thoracique
- Les émotions régulièrement refoulées, qui s’expriment comme elles peuvent.
Nous allons d’abord examiner la situation actuelle et voir comment l’industrie agro-alimentaire y répond. Nous proposerons ensuite notre vision de la fringale en explorant quatre grandes causes possibles.
LA FRINGALE FACE À LA NUTRITION ACTUELLE
La proportion d’individus en surpoids et obésité ne fait que croître, les personnes sujettes à une fringale irrépressible également. Et pourtant, nous n’avons jamais été autant informés en matière de nutrition. Les médias, sous toutes les formes, nous abreuvent de grandes règles, en particulier dans le maniement des calories et des macronutriments, à savoir protéines, glucides et lipides.
Les « experts en nutrition » proposent des conseils allant dans toutes les directions :
- sur le nombre de calories à consommer chaque jour ;
- sur le rapport à respecter entre les 3 grandes catégories de macronutriments ;
- sur le nombre de repas quotidiens ainsi que la répartition de l’apport quotidien sur ces repas ;
- sur la meilleure façon de répondre à une fringale ;
- sur la façon de rééquilibrer des carences micronutritionnelles, avec des compléments nutritionnels ou pas…
Et finalement, les résultats et les conclusions mettent tout le monde d’accord : ces conseils, au long cours, ne fonctionnent pas !
- Maigrir c’est simple, et là, tous les conseils fonctionnent mais rester mince au long cours est quasi impossible.
- Avoir de bonnes résolutions et s’y tenir est possible en début de journée mais ne pas succomber aux fringales et pulsions de soirée est impossible.
Une des clés est de comprendre ce qui est à l’origine du déséquilibre des apports alimentaires et non pas de chercher à faire rentrer tous les individus dans le même moule d’une alimentation uniformisée.
Rappelons, une fois encore, que les études statistiques permettent de mieux cerner une situation et de donner une orientation générale aux propositions thérapeutiques mais n’ont aucune valeur à l’échelon individuel.
Ce qui prime c’est de redonner à l’individu sa capacité naturelle d’auto-nettoyage et d’autorégénération. Et, pour ce faire, les propositions ne peuvent être que totalement personnalisées… et ne sont valables que pour cet individu là, à un instant donné.
LA FRINGALE SOLUTIONNÉE PAR L’AGRO-ALIMENTAIRE
L’industrie agro-alimentaire propose des fausses solutions qui leur rapportent chaque année des milliards de chiffres d’affaire. La poule aux œufs d’or est parfaite :
- pseudo-aliments ultra-transformés qui mènent tout droit au surpoids et à l’obésité ;
- pseudo-aliments qualifiés de « light » pour retrouver la ligne ;
- pilules miracles pour calmer la fringale, le grignotage et perdre du poids.
Examinons de près ces pilules miracles. Dans le meilleur des cas, à base de plantes, elles ont pour objectif de renforcer les métabolismes, éliminer l’eau, brûler la graisse… un peu d’effet à court terme, ne serait-ce que notre ami, l’effet placebo, mais très peu voire pas de résultats à long terme.
Une fois de plus, nous nous intéressons au symptôme dans l’unique but de le faire disparaitre et pas en le considérant comme une information que le corps physique nous amène : ce corps est mal nourri, malmené… il souffre et vient par là nous signifier qu’il serait bon de modifier quelque chose dans notre mode de vie !
De plus, les produits qualifiés de « light » sont ultra-transformés et présentent de nombreux inconvénients que l’on découvre tous les jours.
En effet, de nombreux additifs, conservateurs, produits utilisés lors de la transformation sont néfastes à la santé.
Rien n’est plus adapté à l’alimentation de l’être humain que des aliments naturels, bio, de saison, locaux et de préférence de culture artisanale.
LE «VRAI DÉSÉQUILIBRE» À L’ORIGINE DE LA FRINGALE
Le surpoids et l’obésité sont des problèmes de santé publique et peuvent être classés dans les maladies dites de civilisation. Cela veut clairement dire que c’est notre mode de vie qui est en cause.
Trop de stress répétitifs, trop de malbouffe, pas assez d’activité physique, pas de détente, toujours mieux faire, tenter de coller à ce que l’on pense que les autres souhaiteraient de nous ou pour nous ! pure imagination qui nous amène à refouler en permanence des sentiments ou émotions.
Un cercle vicieux s’est installé : les fringales font prendre du poids, des phases de régime drastique pour maigrir créent des carences qui vont aggraver les fringales car le corps cherche à se rééquilibrer… Et le cercle vicieux est installé.
LES DIFFÉRENTES CAUSES DE FRINGALES
Comme d’habitude, elles se découvrent en se mettant à l’écoute de son équipe Corps-Mental-Emotionnel.
En premier lieu, entrer en contact avec le corps physique, écouter ses besoins permet de débusquer deux causes de fringales.
1- La fringale liée à des carences en vitamines et minéraux
Selon de nombreuses études, démarrées dans les années 1980 et qui se poursuivent actuellement, une grande partie de la population qui consomme en majorité les produits industriels est carencée en magnésium, vitamine D, vitamine C, fer ou calcium.
En toute logique, un corps qui se sent carencé va tout mettre en œuvre pour tenter de se réparer selon le principe de l’homéostasie.
Voir l’article Guérison ou autoguérison
Prenons trois exemples de carences.
- Un organisme carencé en magnésium va exprimer le besoin d’aliments riches en magnésium comme les fruits oléagineux ou le fameux chocolat.
Si l’on consomme des fruits oléagineux en quantité adéquate ou du chocolat noir très peu sucré à 85 ou 90% de cacao, la carence en magnésium se réparera au fil des jours sans un effet de surcharge sur le plan glucidique. - De la même façon, quelqu’un de carencé en vitamine D, situation actuellement très fréquente, va rechercher le soleil et la lumière qui favorisent la fabrication de la vitamine D à la peau. Encore une tentative de remonter la carence.
- Une personne souffrant de déshydratation va rechercher des aiments salés, ce qui peut paraître paradoxal, mais c’est le moyen de maintenir l’eau en intra-corporel.
C’est dire qu’il est très utile de prendre le temps d’interroger le corps, et pas le mental :), sur ces attirances particulières. Ces aliments vers lesquels nous nous dirigeons peuvent nous donner des indications précieuses sur les besoins du corps.
2- La fringale liée au dérèglement du pancréas et de la gestion des sucres ou glucides
La consommation pluri-quotidienne de produits à goût sucré ou de glucides à index glycémique élevé est responsable de situations prédiabétiques et diabétiques chez des personnes de plus en plus jeunes.
Le mécanisme en est simple à comprendre :
- la consommation de sucre élève brutalement le taux de sucre dans le sang (glycémie) ;
- le pancréas sécrète de l’insuline pour stocker rapidement cet excès de sucre, d’où l’apparition d’une hypoglycémie réactionnelle et donc d’une fringale ;
- l’hypoglycémie entraîne la nécessité de remanger, malheureusement un aliment sucré.
Jour après jour, le pancréas se fatigue à sécréter de grandes quantités d’insuline, le stockage du sucre en graisses dans les adipocytes entraîne une prise de poids. Et en plus, l’ambiance insulinémique empêche toute sortie de graisse des adipocytes donc impossibilité de maigrir : c’est le prédiabète ou syndrome métabolique.
Les tissus deviennent résistants à l’insuline et le pancréas est obligé de sécréter des quantités encore plus importantes jusqu’à son épuisement : c’est le diabète.
Face à cette montée du diabète, l’agro-alimentaire propose les produits light, allégés en sucre et en gras qui seraient les responsables du surpoids et en plus sont faibles en calories !
Ces produits sont ultra-transformés et fourmillent de molécules de synthèse pour stabiliser, colorer, conserver, produire un effet volumateur.
Mais, encore plus grave, leur goût sucré voire très sucré est apporté par des édulcorants de synthèse.
Les molécules sucrantes les plus connues sont l’aspartame, acésulfame de potassium et la sucralose. Elles n’apportent aucune calorie, ont un très fort pouvoir sucrant mais ne sont pas pour autant de bons aliments pour nos organismes.
Ce sont des molécules de synthèse qui sont souvent difficilement gérées, en particulier par le foie. De plus, la saveur sucrée qu’ils apportent, crée un effet de leurre. Le cerveau perçoit en bouche cette saveur sucrée et déclenche une sécrétion pancréatique d’insuline comme si c’était vraiment du sucre.
cela enclenche les phénomènes de yoyo au niveau de la glycémie comme dans une consommation de produits sucrés.
La bonne réponse pour rétablir une bonne gestion de l’insuline et mettre le pancréas au repos est d’écarter pendant environ deux à trois semaines tout aliment contenant des glucides à index élevé ou moyen. Et, bien évidemment, de consommer des aliments vivants riches en micronutriments.
La difficulté est souvent de distinguer les besoins du corps des envies du mental dictées par les émotions. Ceci nous amène à deux autres grandes causes de fringales que nous allons explorer.
3- La fringale liée au stress chronique
Sur le plan hormonal, il y a une forte intrication entre l’activité pancréatique de gestion du sucre et l’axe hypothalamus-hypophyse-surrénales qui gère la réception des facteurs de stress.
Des facteurs de stress répétitifs créent un état de stress chronique dans lequel les surrénales sont d’abord en hyperactivité puis s’épuisent et aboutissent au fameux « burn-out ». Cette situation hormonale est défavorable au secteur de gestion du sucre et favorise l’installation d’un état prédiabétique.
Il est donc fondamental de préserver l’organisme de cet état de stress chronique en apprenant à gérer les facteurs de stress au quotidien.
Voir article Bien gérer le mental
4- La fringale liée à la gestion des émotions
Par des mécanismes inconscients, qui ont été installés dans les premières années de vie, des schémas réflexes se jouent en nous.
Ils viennent combler des peurs, des colères, de la tristesse.
Nous mettons toute notre énergie à refouler ces émotions quand elles tentent d’apparaître. Elles déclenchent des réactions de recherche de plaisir immédiat compensatoire.
Elles prennent des formes différentes, des frites salées et croustillantes, un laitage ou une crème glacée moelleuse et sucrée, une barre de chocolat très noir, croquant et amer, des cornichons ou pickles acides… tous ayant leur raison d’être de rééquilibrage immédiat.
Mais gérer ses émotions par les fringales, c’est comme gérer une fatigue par un café, une difficulté de concentration par une cigarette ou un stress par du chocolat. Il y a un apparent apaisement momentané mais c’est déséquilibrant pour l’organisme.
En apprenant à gérer ces émotions, les reconnaître, leur laisser prendre leur place, s’ex-primer et se libérer, nous avançons dans une meilleure gestion des pulsions alimentaires qui seront de moins en moins puissantes.
Voir article Gestion des émotions
La fringale peut être une précieuse alliée pour comprendre les besoins de notre équipe Corps-Mental-Emotionnel.
Il est vain de tenter de dompter la fringale par une « volonté en acier trempé », c’est tôt ou tard voué à l’échec.
C’est au contraire une invitation à installer, dans son quotidien, des temps de dialogue avec soi.
Ces grands rendez-vous permettent, petit à petit, de renouer avec cette formidable équipe de cellules qui fonctionnent de concert pour que l’être humain vive.
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